Marie Besnard

La bonne dame de Loudun,
Marie Besnard, l’empoisonneuse

Erreur judiciaire ou tueuse en série, froide, dénuée de sentiment ?
Est-il possible d’obtenir la vérité sur cette macabre histoire ?
Qu’est ce qui a condamné Marie Besnard : la justice, les médias ou la rumeur ?
Découvrez une histoire où Loudun renverse une destinée ordinaire dans l’extraordinaire.

Marché couvert Sainte-Croix

Nous sommes en 1947, la guerre est finie, les habitants de Loudun peuvent à nouveau profiter de la sérénité des lieux sans être inquiétés par les différents soucis de la guerre. La vie reprend son cours normal comme dans n’importe quelle petite ville de France.

Tout le monde se connait à Loudun. On se croise, on se voit, on s’observe, on se jauge, on se juge…. 1947 est une année paisible mais décidemment trop calme.

Lorsque Marie Besnard devient veuve une seconde fois alors que son mari Léon Besnard n’a que 53 ans, quelques langues se délient et se complaisent dans ce malheur.

Marie Besnard

Marie Besnard, Davaillaud de son nom de jeune fille, est une personne simple et ordinaire. Son quotidien se partage entre les tâches quotidiennes, sa famille et ses quelques fréquentations comme son amie Louise Pintou.

Comme tout le monde, elle fréquente le marché, lieu social par excellence où pour certains on y fait bien plus que ses courses : on se parle, on écoute, on médit, on envie son voisin…

Source image : collection Philippe Zoummeroff / Criminocorpus.

Louise Pintou, proche des Besnard, s’épanche sur la disparition subite de Léon Besnard à son ami Auguste Massip, l’exubérant propriétaire du château de Montpensier. Elle lui confie que Léon Besnard s’était inquiété de la présence d’un liquide déjà présent dans sa soupe au début d’un repas. Curieux et suspicieux, Auguste Massip fait le rapprochement avec une mort par empoisonnement à l’arsenic et en fait part au procureur de la République.

« La Pintou », celle par qui tout commence.
Source image : collection Philippe Zoummeroff / Criminocorpus.

L’affaire ne s’enflamme pas aussitôt mais les bruits continuent et les doutes s’installent. D’autant que Marie est veuve pour la seconde fois, qu’elle hérite de Léon de toutes ses propriétés, qu’on lui prête des liaisons extraconjugales et qu’il y a déjà eu de nombreux morts autour d’elle.

Face à l’insistance de ses détracteurs, le corps de Léon Besnard est exhumé le 11 mai 1949, presque 2 ans après sa mort.

L’arsenic retrouvé dans ses viscères entérine l’accusation de Marie Besnard.

Elle est arrêtée à son domicile le 21 juillet 1947. Inculpée, elle est incarcérée à Poitiers.

En 1952 se déroule son 1er procès où elle sera jugée coupable. Elle sera évaluée par un psychiatre :


« Marie Besnard est normale, tellement normale qu’elle est anormalement normale ».

Source images : collection Philippe Zoummeroff / Criminocorpus.

L’emballement médiatique commence, se déchaine, déferle sur la France entière et attise les passions. Marie Besnard, femme simple et ordinaire, d’où son surnom « la bonne dame de Loudun » devient « Marie, l’empoisonneuse ».

Au final, elle est accusée de 13 meurtres par empoisonnement sur une période d’une vingtaine d’années. En 2 ans, la vie ordinaire de Marie Besnard bascule dans une autre dimension : elle devient la tueuse en série jugée par la France entière et fait l’objet de toutes les attentions des médias.


Le déroulement de cette affaire judiciaire est retentissant à plusieurs égards : ses multiples exhumations, ses méthodes, sa médiatisation exacerbée, ses erreurs jusqu’au débat de scientifiques relatif à l’arsenic.

Marie Besnard est acquittée au bénéfice du doute en 1961. Doute qui, dans une certaine mesure ne lui est pas profitable, car l’ombre de sa culpabilité plane toujours.

La force du doute est alimentée par un débat de scientifiques, des rumeurs persistantes et des avis émis à la hâte. Entre une méthodologie inadaptée, ses erreurs et ses jugements tranchés sans nuance, cette grande histoire est devenue un cas d’école pour les juristes.

Au hasard de vos déambulations à Loudun, demandez aux habitants ce qu’ils pensent de cette histoire et de la culpabilité de Marie Besnard. Coupable ou non coupable ? Il y a fort à parier que certains vous diront qu’« il n’y a pas de fumée sans feu ! ».

Produits liés à cette histoire :

Dates

Naissance : le 15 août 1896 à Saint-Pierre-de-Maillé (86). Décès : le 14 février 1980 à Loudun (86).

Surnom(s)

L’empoisonneuse, La bonne Dame de Loudun

Métier(s) – Qualification(s)

Sans profession

En résumé

Marie Besnard est l’incarnation d’un destin ordinaire d’une femme au-dessus de tout soupçon, la bonne dame de Loudun, qui serait une tueuse en série par empoisonnement. Elle reste aujourd’hui dans la mémoire collective comme une affaire judiciaire tonitruante où la vérité semble ne jamais pouvoir jaillir.

X