Un homme qui fascine
Urbain Grandier arrive à Loudun en 1617, à l’âge de 27 ans, pour prendre la place de prêtre en l’église Saint-Pierre-du-Marché.
Il ébloui, captive par sa beauté, ses connaissances, ses qualités humaines d’empathie et de générosité mais aussi par son éloquence, sa tolérance et sa modernité.
Il fascine mais dans le même temps il repousse pour les mêmes raisons. Il suscite la jalousie, bouscule les mœurs et porte haut et fort ses idées.
Les ingrédients du malheur
Dans cette période du début du 17ème siècle, malgré l’Edit de Nantes signé en 1598 qui autorise la liberté de culte, les protestants, nombreux à Loudun, ne sont pas bien vus par le gouvernement centralisé à Paris.
Cette époque est également marquée par la peste qui a décimé une bonne partie de la population avec, à son paroxysme en 1632, 3700 morts sur une population totale de 14000 individus.
La tolérance au protestantisme
Urbain Grandier est prête catholique mais est ouvert aux protestants.
Les rancunes de Richelieu
En 1618, alors que Richelieu n’est encore que prieur de l’abbaye de Coussay, Grandier lui pose un affront au sein même de son église à Loudun. Par ailleurs, on attribue à Grandier la Lettre de la cordonnière de la Reine-mère à Monsieur de Barradas (signé Catherine d’Amour) datant de 1617 ; lettre injurieuse à l’égard de Richelieu.
Le château
Loudun reste une place forte des protestants et le château de Loudun devient un rempart potentiel contre la politique de l’époque menée par Louis XIII et de Richelieu. Afin de faire tomber ce bastion, il est décidé de détruire le château de Loudun. Grandier, comme d’Armagnac, le gouverneur de l’époque, s’y opposeront.
Ses aventures
Grandier séduit la gente féminine plus que de raison. On lui attribue la paternité de l’enfant de Philippe, la fille de Louis Trincant, Procureur. Louis Trincant en tête, les notables de Loudun chercheront à sa condamnation par tous les moyens.
Traité pour le mariage des prêtes
Grandier s’éprend sincèrement d’amour pour Madeleine de Brou. Pour lui prouver cet amour il écrira ce Traité contre le célibat des prêtes qui lui semble dédié. Le traité à charge contre lui lors de son procès fut brûlé.
L’affaire des démons de Loudun
Grandier aime les femmes qui le lui rendent bien. Mais quand la sœur Jeanne des Anges, mère supérieure du Couvent des Ursulines à Loudun fait appel à lui pour devenir confesseur, celui-ci décline l’offre scellant le début de l’affaire des possédées. Sans doute par dépit amoureux, Jeanne des Anges va mettre le feu aux poudres.
L’affaire se déroule en deux actes.
Acte 1, le couvent des Ursulines en effervescence
Le couvent des Ursulines commence à s’agiter la nuit du 21 septembre 1632. L’agitation s’étend rapidement dans le couvent : les nones blasphèment, se dénudent, déambulent jusque sur le toit du couvent comme on le voit en arrière-plan sur l’illustration d’époque. Les sœurs finissent par désigner Urbain Grandier comme cause de leur possession.
Grâce à ses soutiens, comme l’archevêque de Bordeaux, Grandier réussira à se sortir de cette impasse. Il n’écoutera malheureusement pas leur conseil l’invitant à quitter Loudun. La haine envers lui ne retombe pas.
Acte 2, Grandier, l’homme à abattre
Grandier revenu à Loudun la tête haute ne change pas et les tensions s’accentuent. Désormais Grandier dérange dans les plus hautes sphères. Richelieu impose la « procédure extraordinaire » à l’encontre de Grandier afin de pouvoir conduire un procès expéditif sans appel.
Jean Martin de Laubardemont, oncle de la mère supérieur Jeanne des Anges, est désigné pour diligenter l’instruction à charge contre Grandier.
Pour accabler plus encore la culpabilité de Grandier, Laubardemont eu l’idée vicieuse de faire exorciser les nonnes du Couvent par Grandier lui-même. Lors de cet exorcisme les nonnes se déchainent sur le corps de Grandier en lui arrachant ses vêtements se contorsionnant dans tes postures scabreuses.
Arrêté en décembre 1633, la condamnation à mort de Grandier est prononcée dans la salle capitulaire de l’église Saint-Hilaire du Martray pour le 18 août 1634. Summum symbolique de la haine déversée contre Grandier, il ne sera pas étranglé avant d’être brûlé sur le bûcher comme c’était l’usage à cette époque.
Urbain Grandier meurt à 44 ans brûlé vif, en pleine conscience. Ces cendres seront dispersées au vent, il n’aura pas non plus droit à une sépulture.
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